electric?
2015
While exploring Kraftwerk’s “black box,” I found a number of intriguing elements that I wanted to incorporate into my research.
On this project I wanted to work with a piece of pre-existing music, with a pop dimension, which would awaken our collective memories. I chose to explore the sound and the universe of the German group Kraftwerk, in particular the period from 1974 to 1981, during which they released Autobahn, Radioactivität, Trans Europa Express and Computerwelt. These albums had a mostly analog sound and repetitive rhythms that remind me of heartbeats, breathing, walking, a trance state, a musical gesture on a human scale.
I saw this part of their journey as the beginning of a new European romanticism, which offers a different perspective of Man’s relationship to his environment. The nineteenth-century ideal of Man and nature was replaced by a new affirmation positing the survival of Man in an urbanized, mechanized environment.
L’idéal du XIXe siècle de l’homme et la nature est ici remplacé par le constat de la survie de l’homme dans son environnement urbanisé et mécanisé. En fouillant dans la "boite noire" de Kraftwerk, j’ai trouvé des éléments intrigants, que j’ai eu envie d’intégrer à ma recherche. Il y a la référence à Franz Schubert dans Trans Europa Express. Elle m’a invité à aller puiser dans les lieder de Schubert, au registre romantique ancien.
Pour la recherche chorégraphique, je suis allé au plus près de la chair. J’ai décidé de travailler la torsion qui est une action organique et essentielle, qui touche la moelle, le squelette et la mémoire du corps. Elle a été un moteur important de l’élaboration du mouvement avec les danseurs.
Le rythme de Kraftwerk a permis de creuser la matière chorégraphique. Les boucles sonores, leur composition cyclique et les variations d’amplitudes sonores nous ont permis de dévoiler l’intention profonde de la matière de chacun.
Ensuite, j’ai intégré à la recherche les trajectoires spatiales des danses traditionnelles européennes, comme le menuet qui met en œuvre une manière codifiée de se rencontrer par des partitions de rapprochements et d’éloignements. En travaillant avec ces éléments, j’ai créé des frictions qui m’ont permis de faire émerger un espace complexe et polarisé, structuré par des tensions.
Are friends electric? reflète ma préoccupation à l’égard de l’ambiguïté qui réside dans la notion de commun. Hyper-individualités, besoin profond d’appartenance collective, comment survivre dans un espace contemporain polarisé.
Yuval Pick
Danser Canal Historique
Sophie Lesort
december 2015
“Avec Are friends electric? le directeur du CCN de Rillieux-la-Pape se dirige avec talent vers une autre forme de danse et signe une œuvre puissante et insolite sur l’élasticité de l’espace et du corps et surtout sur le vivre ensemble.”
491
Florence Roux
décembre 2015
“Mission accomplie : la musique de Kraftwerk prend corps grâce à ces experts de l’électricité des muscles. Le cœur bat avec eux. Bravo.”
Around the creation
Are friends electric? teaser
Choreography: Yuval Pick
Choreographic assistant: Sharon Eskenazi
Music: Kraftwerk, Franz Schubert, Olivier Renouf
Dancers: Julie Charbonnier, Madoka Kobayashi, Thibault Desaules, Jérémy Martinez, Adrien Martins, Emanuele Rosa
Lights: Nicolas Boudier
Sound : Olivier Renouf
Scenographic advice: Bénédicte Jolys
Costumes: Frederick Denis
Costumes’ adjustments: Paul Andriamanana
Thanks to Michel Raskine, Emmanuel Robin
Production : CCNR / Yuval Pick