Les nombreuses formes que la famille a revêtues dans l’histoire des hommes nous touchent par leur fantaisie : transparentes comme des méduses ou enchevêtrées comme des ronces, simples comme des étendues de sable ou périlleuses comme des pentes karstiques. SAGA est un projet chorégraphique, créé en étroite collaboration avec l’artiste visuelle Paola Villani, qui souhaite mettre à l’épreuve la notion de « famille ». Nous ne nous intéresserons pas aux liens de sang ; nous considérerons en revanche l’apparition et la dissolution d’une famille comme le lieu de la pure élection, une manière d’habiter le monde ensemble et donc de le danser.

Note d’intention

SAGA est un travail dans lequel je souhaite mettre en lumière deux thèmes qui ont profondément marqué mon travail au cours des dernières années. Le premier est lié à une certaine manière de considérer le temps de la scène – la possibilité de le dilater et de le contracter, dans le but de le synchroniser avec des durées inconnues de l’être humain : les temporalités des siècles, des changements géologiques, des astres, faites d’énormes silences et de bruyantes fractures.

Le deuxième est lié au corps considéré comme le lieu de la friction entre le chant et le mouvement. Je recherche le court-circuit généré par le corps engagé dans une certaine mobilité et en même temps appelé à émettre avec la voix des sons qui ne sont pas en communication directe avec cette mobilité. Un dédoublement qui génère une présence, aussi bien chez les interprètes que chez les spectateurs qui sont invités à comprendre et à recomposer dans leur propre regard deux processus distincts.

Marco D’Agostin

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